Encabanée est un voyage au creux des bois et de soi. Une quête de sens loin de la civilisation. Un retour aux sources.

Anouk a quitté son appartement confortable de Montréal pour un refuge forestier délabré au Kamouraska. Encabanée loin de tout dans le plus rude des hivers, elle livre son récit sous forme de carnet de bord, avec en prime listes et dessins.
Cherchant à apprivoiser son mode de vie frugal et à chasser sa peur, elle couche sur papier la métamorphose qui s’opère en elle : la peur du noir et des coyotes fait place à l’émerveillement ; le dégoût du système, à l’espoir ; les difficultés du quotidien, au perfectionnement des techniques de déneigement, de chauffage du poêle, de cohabitation avec les bêtes qui règnent dans la forêt boréale.

« Gorgée de sirop d’érable. Le train crie au loin que c’est déjà l’après-midi et que la nuit vient. Bourrer le poêle de bûches. Remplir la lampe à l’huile. Lire, écrire, dessiner jusqu’à ce que mes paupières et la nuit tombent. La nuit engouffre la cabane, épaisse et opaque comme un rideau de théâtre. »

Note d’intention

Ce texte est un pur concentré écolo-féministe écrit avec poésie et humour, et j’en suis tombée en amour, pour sa simplicité, sa force, son pouvoir évocateur qui donne l’impression d’une plongée profonde au cœur d’un ailleurs lointain comme au cœur de soi-même, en même temps.

Je souhaiterai porter ces mots comme une conteuse, narrer la prise de liberté de cette femme qui a beaucoup d’humour et suffisamment d’accroches concrètes dans son écriture pour que ça reste captivant tout en restant doux, léger… et profond !
Elle se dépouille du superflu, se concentre sur son corps en étant à l’écoute de ses sensations, pour tenter d’approcher son moi profond. Sorte de journal intime, ponctué de listes mi-drôles, mi- désespérées, écrites pour ne pas flancher lorsqu’il fait moins -40°, qu’elle fantasme la venue d’un barbu des bois pour se réchauffer ou qu’elle vient de s’auto-administrer un coup de hache en tentant de briser un lac gelé.
C’est une véritable bouffée d’air frais !

Trouver du chemin dans ses mots, avec le plus d’humour et de délicatesse possible, pour emporter le spectateur au cœur de ses aventures… avec les moyens du théâtre : là où l’imaginaire prend la place grâce aux mots et à leur incarnation dans l’espace à travers le comédienne qui les porte, des ruptures, du corps (je souhaite travailler aussi avec une chorégraphe pour être précise et hyper claire concrète comme aussi très poétique) et j’aimerai chanter une ou deux chansons québécoises qu’elle mentionne aussi.

Émilie Beauvais, janvier 2022